Ashtanga yoga

Quand j’ai commencé le yoga, j’ai d’abord découvert des postures, une espèce de gym, qui me faisait du bien. Je respirais, je me concentrais et l’application me guidait dans ma pratique.
Et puis j’ai commencé à prendre des cours et à découvrir bien d’autres facettes du yoga : ce lien entre les postures et la respiration, entre la respiration et mon esprit, entre mon esprit et mon corps.

C’est seulement quand je suis arrivée en formation que j’ai découvert que le yoga est un ensemble de pratiques, toutes différentes les unes des autres, mais qui s’articulent ensemble, dans un même but : un état d’eveil, en pleine conscience, à plus grand que soi.

8 membres : 4 « extérieurs », 4 « intérieurs »

Dans la tradition du yoga, le but ultime du yoga serait d’atteindre un état de pure conscience, le Samadhi, grâce à un chemin composé de 7 étapes. Ces 8 membres forment un tout indissociable mais c’est en étudiant chacun de ces membres que nous pouvons comprendre le tout.

Lors de ma formation avec Cyril Moreau, j’ai eu la chance d’aborder ces aspects du yoga avec Céline Ubico qui nous a donné pour image un arbre. A l’image de cet arbre composé de racines, de sève, d’écorce, d’un tronc, de branches, de feuilles, de fleurs et de fruits, le yoga se compose de 8 principes : Yama, Niyama, Asana, Pranayama, Prathyara, Dharana, Dhyana, Samadhi.

Chacun est libre d’interpréter et de piocher les aspects qui lui sont chers. Pour ma part, je trouve pertinent de comprendre les fondements du yoga. Et même si je n’applique pas à la lettre ces fondements, ils résonnent en moi quelque part.

Les 4 principes « extérieurs » :

Yama, Niyama, Asana et Pranayama forment le yoga dit « exterieur ». C’est-à-dire que ces principes vont agir sur notre manière d’être avec ce qui nous entoure.

1. Yama (les racines) : Le code de conduite envers les autres. Ce code est lui-même constitué de « directives », de manières d’être. Il existe 5 yamas : Satya (la vérité), Ahimsa (la non violence), Asteya (ne pas voler), Aparigraha (la non possession), Brahmacharya (l’abstinence).
2. Niyama (le tronc) : le code de conduite envers soi. Les 5 niyamas sont : Saucha (la propreté), Samtosa (le contentement), Tapas (L’austérité spirituelle) et Savdhyaya (la connaissance des textes de sacrés et de soi-même).
3. Asana (les branches) : les postures ou comment prendre soin de cette enveloppe corporelle afin d’y être bien. Le mouvement et l’entretien physique apporte du bien être, ce qui permet au psyché de se calmer et de s’apaiser. Cette pratique physique est liée de toute part avec la respiration.
4. Pranayama (les feuilles) : le contrôle du souffle. En plus du mouvement, nous pouvons contrôler notre respiration et la travailler afin de lui donner plus d’amplitude, plus d’ouverture et ainsi amener plus d’air à notre esprit pour lui permettre de mieux fonctionner.

Ce qui me parle le plus ici :

– 2 yamas : Satya et Ahimsa qui me semble les codes les plus importants dans ma relation aux autres. Bien communiquer pour mieux vivre ensemble.
– 2 Niyamas : Samtosa et Svadhyaya. Se contenter de ce que l’on a, ne pas aller dans l’excès et apprendre à se connaître pour comprendre son état d’esprit et ses réactions. Un travail difficile, long mais qui paye ses fruits.
– Une pratique physique régulière et des exercices de respiration simples. Et pas seulement des postures de yoga mais aussi de la marche, du vélo, de la course, des étirements, tout ce qui vous fait du bien.

Les 4 principes « intérieurs » :

Une fois que ce yoga extérieur est mis en place, le travail intérieur peut trouver sa place et commencer. Les aspects suivants du yoga sont pour moi les plus difficiles à mettre en place car ils me demandent beaucoup plus de travail que la partie extérieur.

5. Prathyara (l’écorce) : Le retrait des sens, se couper de l’extérieur pour venir dans une écoute intérieur. C’est comme ça que je commence mes cours de yoga : je demande à mes élèves de prendre connaissance de tout ce qui les entoure, de se visualiser, d’écouter. Une fois ce travail fais, je les invite à se faufiler à l’intérieur d’eux même et de partir à l’écoute d’eux même en repérant les différentes sensations que le corps et l’esprit peuvent exprimer. Plus rien n’existe autour d’eux, juste eux même.
6. Dharana (la sève) : l’art de se concentrer. Avant d’entrer en méditation, il est primordial de pouvoir s’arrêter sur un seul endroit, une seule intention, un focus. C’est pourquoi je pense que le yoga est un parfait accompagnement à mettre en place lorsque l’on a besoin de se recentrer et d’aller droit au but. Mais ce chemin est difficile car il s’agit de calmer l’esprit pour le ramener dans une seule direction. L’éparpillement n’est plus d’actualité, le calme est attendu.
Mais comment faire ? Mon conseil : se concentrer sur sa respiration dans un premier temps. Et ensuite, visualiser une couleur et venir teinter d’un point une partie du corps de votre choix. Concentrez vous dessus.
7. Dhyana (la fleur) : la méditation profonde. Une fois que votre esprit est concentré, qu’il est en union avec ce point de concentration, alors vous pouvez rentrer en méditation. Car l’esprit s’est apaisé et par cet apaisement il se retrouve complètement détaché. Plus de pensées ni d’images, juste le calme.
8. Samadhi (les fruits) : l’état de pure conscience. Cet état de contemplation ultime est décrit comme un état d’extase, de bonheur parfait permettant une « paix qui permet toute compréhension » *. Ici tout est clarté et la personne qui atteint le Samadhi est aussi en connexion avec ce qu’elle croit plus grand qu’elle.

Ce que je retiens ici :
– Tout est affaire de choix de vie, de chemin à parcourir et de connaissance de soi.
– Ce travail intérieur n’est pas facile, loin de là, mais ne nécessite pas beaucoup pour l’entamer.

Finalité

Le yoga est pour moi une philosophie qui permet à celui qui le pratique d’accéder à un mode de vie détaché et très simple. y
Je crois, de manière utopique, que si chacun pouvait mettre un peu de yoga dans sa vie, cela faciliterai les contacts, les points de vue et les discussions. J’ai moi-même encore du mal à vivre yoga au quotidien, car les émotions prennent très souvent le dessus.

Mais c’est pourquoi j’essaie, à ma manière, de transmettre un maximum ces jolies idées que nous donne le yoga.

Vous venez essayez?